Interview : L’apprenti devenu enseignant et star d’Instagram

Découvrez le témoignage de Dimitri Bechez 

À 31 ans, Dimitri Bechez, l’ancien apprenti devenu enseignant en pâtisserie à CMA Formation Saint-Benoît (86), a déjà roulé sa bosse… jusqu’en Chine ! Ce qu’il préfère ? Transmettre son savoir-faire et ses astuces aux apprenants mais aussi à ses 180 000 followers sur Instagram.

Comment a débuté votre apprentissage ?

J’ai toujours aimé faire des gâteaux. J’ai voulu faire de ma passion mon métier. J’ai démarré mon BEP à 15 ans, ici, à Saint-Benoît. Malheureusement, malgré ses trois boutiques (un gage de qualité normalement), mon premier patron ne fabriquait rien ! Tout était fait à base de produits industriels (mix en poudre, surgelés…) et je me suis retrouvé un peu esseulé dans le laboratoire. Après ces deux ans, j’ai démarré un CAP d’un an en boulangerie dans une autre maison. C’est là que j’ai vraiment découvert comment travailler dans les règles de l’art. J’ai poursuivi là-bas pour mon BTM puis mon BM en pâtisserie. Je me suis accroché pour rattraper mon retard et ça a payé puisque j’ai obtenu mon BM du premier coup.

Qu’avez-vous fait juste après ?

J’ai voulu expérimenter le travail en restauration, dans un établissement réputé du coin. Étant très créatif, je savais que les desserts de restaurant, envoyés au dernier moment, permettaient beaucoup de jeux de textures, de températures… Puis, un de mes anciens professeurs m’a contacté : le CFA recherchait des enseignants pour la prochaine rentrée. J’ai postulé à Poitiers et j’ai démarré… à Barbezieux. J’y suis resté deux ans jusqu’à ce qu’une offre d’emploi très alléchante attire mon attention.

Et cette offre vous a conduit en Chine !

Le poste était basé à Shangaï pour le compte d’une grande entreprise qui avait une quinzaine d’écoles de pâtisserie dans le pays. J’étais censé assister les grands chefs et les MOF qui venaient y faire des démonstrations. Tout ne s’est pas passé comme prévu et je suis revenu prématurément, au bout de 8 mois, mais j’y ai beaucoup appris : créer trois recettes par jour, filmer leur mise en œuvre…

C’est comme cela que vous vous êtes lancé sur Instagram ?

En quelque sorte. J’avais près de 150 recettes sous la main et des photos réalisées par des professionnels. J’avais un compte Instagram depuis quelques années, créé pour me faire connaître quand je pensais ouvrir ma propre affaire. Je m’y suis remis plus sérieusement à mon retour de Chine, en 2018. Il y avait beaucoup moins de concurrence qu’aujourd’hui sur le créneau de la pâtisserie donc j’ai rapidement gagné des abonnés. J’ai profité de la période Covid pour filmer plein de recettes. À la rentrée 2020, j’étais en mesure de faire des posts quotidiennement.

C’est aussi à cette époque que vous avez été embauché à Saint-Benoît ?

J’y avais fait des vacations auparavant mais j’ai vraiment été intégré à ce moment-là. Je suis en charge des BTM et des BM 1re année. J’aime beaucoup ce sentiment d’être utile, observer mes apprentis qui évoluent dans leur pratique, voir que certains réussissent aujourd’hui dans de grandes maisons, chez des MOF. L’un d’entre eux travaille au Moyen-Orient, un autre est sous-chef d’un palace en Australie. C’est forcément une fierté.

Suivez Dimitri Bechez sur Instagram : www.instagram.com/dimitribechez

Légende : Sur son compte Instagram, Dimitri aime partager ses recettes originales et ses astuces de professionnel.